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Channel: Chronique de Vanf – L'Express de Madagascar
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Mandrorona : latsaka iva lalina

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Afisy lehibe CENI : «Zah’ anaty lisi-pifidianana ary ianao ?» Ny CENI («Commission électorale nationale indépendante») moa dia napetraka teto araka izay efa natao tany amin’ny firenena hafa sasany marefo demokrasia na tafahitsoka anaty krizy politika (tahaka an’i Madagasikara nanomboka taona 2009). Ny CENI no teraka teto dia tahaka ny nanapariahana, tamin’ny fotoan’androny, ny «programme d’ajustement structurel», ny «conférence nationale», na ny «réconciliation nationale» : birao any ampitan-dranomasina any no mamorona «formule» dia heverin’ny ao amin’ny Firenena Mikambana (ONU) fa azo atao «copier-coller» hatraiza hatraiza na dia samy hafa foko, samy hafa tantara, samy hafa kolontsaina, aza ny isam-pirenena.
Fa ndao hiverina amin’ilay soratra navoakan’ny CENI. Hay hono efa tamin’ny volana janoary 2017 io antso fanairana io no naparitaka. Andraikitry ny CENI moa ny mandrisika ny olona hisoratra anarana amin’ny lisi-pifidianana. Saingy ilay fomba fanoratra ny teny malagasy no manafintohina.
Satria hoe mivantana amin’ny tanora hono ny hafatra dia soratsoratana ho «zah’» izay tokony ho «izaho». Ka raha teny ratsy izany no mahavantana ny olona resahina dia ho atao teny ratsy «4×3, helvetica, corps 100» manerana ny arabe ?
«Zah», «enao», «elà» : haingana ery isika mitaraina sady malahelo hoe «very ny fomba, simba ny teny» : izao anefa sampan-draharaham-panjakana mihitsy no manoratsora-poana mandiso ankitsirano ny tsipelina.
Ankoatra ny tanora, marobe iaraha-mahalala ny Gasy mbola tsy mahay mamaky teny. Inona moa no mba boky na gazety handalo ambany masony any ambanivolo rehetra any, lalovan’ny Lalampirenena fotsiny, tsy mba ametrahany tranomboky isan-tanàna, sekoly isam-bohitra. Ka raha mba hibada hamaky teny izy ireny izany dia «zah anaty lisitra ary enao» no mba ho hitany ? Rakibolana aiza no manoratra teny gasy tahaka izany !
Manginy fotsiny ny efa afitsoky ny orinasa mpivarotra : manatsotsotra ny fanoratana araka ny feo henony, tsy misahirana velively amin’ny fitsipi-pitenenana. Manelingelina azy ny «ka-tra-na», tsy raharahiny na misy na tsy misy «H-haintso». Ny sasany aza moa mamoromporona teny tsy fantatra : «Akoor», hono, fa inona izany, «manao akory» ianareo  sa «manakora» anareo ?
Mibanaka ny seranan’i Madagasikara : tafiditra eto daholo izao tsy fantam-piaviana rehetra izao, tafaporitsaka avokoa na sokatra, na volamena, na andramena, na jiolahy handositra fonja. Mivaralila ny fiaraha-monina : tsy lahy tsy vavy manditsaka ankalamanjana ; tsy andro tsy alina mitabataba mifanelingelina ; tsy andrenivohitra tsy ambanivohitra manjaka ny dahalo. Ifandimbiasana dorana ny Rova. Tetezina vakiana ny fasana isam-bohitra. Atao fanao politika ny mamaky ny tranon’izay sahy manohitra ny «13 mai». Amporisihina ny «vahoaka» handroba. Tselarana afo na «Hôtel de Ville», na «Radio Madagasikara».
Dia izao izany atao latasy ho simbaina ny teny malagasy. Tsy SMS-n’ny ankizy ihany. Tsy PUB manao «marketing phonétique» ihany. Fa CENI sampandraharampanjakana mihitsy koa. Asa, hatraiza no handrorona ity firenena ity.

Par Nasolo-Valiavo Andriamihaja


Belles, on ira

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Je reprends, en l’amendant à peine, une vieille Chronique d’il y a 11 ans (21 juillet 2006). La raison en est la reprise en boucle par les médias (même National Geographic y va de son «Diana : une icône mystérieuse», une série d’interviews de la princesse de Galles qui sera diffusée le 31 août 2017) d’une vieille histoire qui devient une espèce de marronnier journalistique, bien utile pour meubler le calme désespérant des vacances. On sait que Lady Di est morte dans la nuit du 31 août au 1er août 1997, après un accident sous le tunnel de l’Alma, à Paris. Elle avait 36 ans. Vingt ans après, à la suite du Dauphiné Libéré, on apprend encore que «Mort de Lady Di : la nuit du drame, Jacques Chirac ne dormait pas avec Bernadette» (La Dépêche du Midi, 28 août 2017) ; «Mort de Lady Di : la nuit où le président Chirac était injoignable» (Sud-Ouest, 29 août 2017). Jacques Chirac, qui aimait les femmes, aurait été en compagnie de l’actrice Claudia Cardinale. Une rumeur qui n’a jamais été confirmée mais qu’on ressort opportunément pour faire le buzz, mais surtout du chiffre de vente. On découvre sans surprise le mauvais rôle des paparazzi qui, pour une photo, tueraient père et mère. Mais, ceux-là même qui s’indignent de leurs méthodes sont les premiers à se délecter des photos volées des vraies stars et des pipoles autoproclamés.
La «Dernière séance», ce furent trois jours de photos de Marylin Monroe par Bert Stern (3 octobre 1929 – 26 juin 2013), alors portraitiste pour le magazine Vogue. Six semaines avant la mort (5 août 1962) de l’icône des années 1960. Elle aussi, elle avait 36 ans. «Trois jours de folie, de champagne et de nudité».
Quel homme n’aurait pas souhaité se retrouver à la place du photographe, mais pas nécessairement avec le même objectif ? Quelques semaines avant sa mort (1er juin 1926-5 août 1962), Marilyn laisse le testament de sa beauté : 2700 photos dont deux qu’elle avait biffé au rouge.
Serait-ce sacrilège de seulement s’inquiéter (ah, l’inquiétude du rival devancé !) si ce que nous pensons tous a été consommé ? Les photos se refusent à être vulgaires, mais tout de même, Bert Stern et Marilyn Monroe seront restés seuls et ensemble dans cette suite du Bel-Air à Los Angeles, durant douze interminables heures. Que fait-on quand on a devant soi en toute petite tenue la plus belle femme du monde ? Se contente-t-on de l’admirer « faire l’amour à l’objectif » ?
Elles furent quelques-unes comme Marilyn à incarner LA femme, star de leur temps mais icône intemporelle : Cléopâtre (69-30 BC), Marlène Dietrich (1901-1992), Lady Diana (1961-1997). Pas nécessairement les plus jolies, mais la beauté d’une femme est faite de tellement de petits détails qu’on ne s’explique pas. Dans l’anonymat de la foule, d’autres femmes étaient sans doute infiniment plus belles, mais elles ne le furent pas suffisamment pour sortir de l’anonymat et entrer dans l’histoire.
D’autres usurpent leur célébrité pour s’autoproclamer héritière des femmes-cultes, mais il ne suffit pas d’arborer une chevelure blonde et d’exhiber une toison naturellement assortie, aussi devront-elles attendre d’être reconnues comme telles par la moitié mâle de l’Humanité – les César, les JFK ou les Prince-de-Galles – qui révèle LA femme à elle-même.
Bert Stern aimait les femmes, entend-on dire. Il faut être pédé pour ne pas aimer les femmes, chef d’œuvre de la nature dont on ne se lasse pas d’admirer la remarquable ergonomie du « plus bel endroit du monde » (Gustave Courbet). Les hommes se défendent de ne penser qu’à « ça », mais il n’y a que dans les sciences-fictions que l’on fait l’amour virtuellement en pensant y trouver un plaisir « intellectuel » qui ne remplacera jamais le contact physique, charnel, le corps à corps primitif et authentique.
Dans un dessin partagé quelque part, j’ai beaucoup ri de la justesse du trait : une mère assiste au bain de son petit garçon. Celui-ci joue avec son zizi et demande à sa mère : «Maman, c’est mon cerveau ?». La mère, amusée, lui répond : «Non, mon chéri, pas encore».
La seule pensée de la nudité magnifiée de Marilyn Monroe provoque ce besoin irrépressible d’ode à la femme et à sa féminité. Plume concupiscente, encre lubrique : l’homme dans toute son élémentarité. La « dernière séance » avait eu lieu en 1962, mais ç’aurait pu être hier. Marilyn Monroe et Lady Di seront mortes toutes deux à trente-six ans. Elles ne vieilliront jamais. Si belles, tellement fragiles, déjà éternelles. Femmes, dans toute leur ambiguïté.

Par Nasolo-Valiavo Andriamihaja

Ces contre-feux dans nos têtes

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Enquête à suivre. Mais, un fait est indiscutable : un incendie s’est déclaré à Ambohimanambola, et il avait fallu dépêcher les pompiers de la ville d’Antananarivo, avant  d’envoyer à la rescousse les pompiers de l’Asecna basés à l’aéroport d’Ivato.
Pareil cas de figure nous rappelle douloureusement la
tragédie de l’incendie maîtrisé trop tard du Rova d’Antananarivo, en
novembre 1995. Les pompiers arrivés sur place avaient trouvé des bouches d’incendie hors d’usage. Déjà, ils étaient accourus depuis Tsaralalàna, à quelques kilomètres de trop, alors qu’une caserne de pompiers existait jadis à Ambohipotsy, juste à quelques mètres à vol d’oiseau du palais de Manjakamiadana. Il y a vingt-deux ans déjà, on avait amèrement regretté que les pompiers de l’Asecna n’aient pas pu faire le déplacement.
Mais, s’ils étaient venus, ils auraient pris quelle voie rapide pour raccourcir la vingtaine de kilomètres entre la Haute-Ville et l’aéroport d’Ivato ? Et une fois sur place, ils auraient été confrontés au même problème d’absence de bouche d’incendie. Et, que l’on sache, pas plus à l’époque que maintenant, Madagascar ne dispose d’aucun avion bombardier d’eau de type Canadair (pourtant tellement bienvenus pour «bombarder» littéralement les «mpandoro tanety» du Tamponketsa sur la RN4 ou étouffer les flammes d’un toujours possible «accident» contre le dépot d’hydrocarbures d’Alarobia).
La loi de décentralisation est presque aussi vieille que la République. Mais, l’intendance n’a jamais suivi. Les blessés de la route à Anjozorobe ou à Ankazobe (deux villes au Nord et à l’Ouest de la Capitale) doivent être évacués jusqu’à l’HJRA d’Anosy, au coeur d’Antananarivo, après deux heures de route, et au bout de cent kilomètres… Au niveau scolaire, nous en sommes restés à l’école primaire par Fokontany et l’unique Université par Faritany (province) : six universités publiques pour un territoire aussi vaste que la France et la Belgique réunies. Et on pourrait multiplier indéfiniment les exemples : sur combien de kilomètres cumulés les usagers avaient dû faire la queue au guichet unique du «Faritany» pour la délivrance de leur carte grise biométrique ; de combien de kilomètres doivent se déplacer certains électeurs à chaque scrutin et sur combien de kilomètres les procès-verbaux risquent à chaque mètre de se perdre ou de se métamorphoser ; pourquoi de dangereux assassins appréhendés à l’autre bout de l’île doivent être «sécurisés» au pénitencier de Tsiafahy, aux portes de la Capitale…
Pour en revenir au feu : la station balnéaire de Foulpointe, à une cinquantaine de kilomètres du Port de Toamasina a été dévastée par deux incendies spectaculaires en août 2009 et septembre 2016 ; chaque fois, l’incendie aura été difficilement maîtrisable avec les moyens du bord : équipements vétustes, voirie d’accès dans un état lamentable, plan d’urbanisme dépassé par le fait accompli de constructions anarchiques. Combien de localités de Madagascar sont au même niveau de dénuement et de désorganisation que Foulpointe contre le feu et d’autres calamités ?
Manifestement, Ambohimanambola en fait encore partie. Sur les bords de la rivière Varahina. Pas loin de l’Ikopa. À vol d’oiseau du lac de Mandroseza. Sans parler du lac-réservoir qu’on aurait pu aménager à Dorodosy-Imerimanjaka si on n’avait pas opté pour les remblais du by-pass.
Mais, Pompiers de l’Asecna, Sécurité civile de type français ou Garde Nationale de type américain (mobilisée en Louisiane pour faire face aux ravages de l’ouragan Katrina en 2005 ; à l’oeuvre à Houston, en cet août 2017, pour aider les victimes de la tempête Harvey) ne pourraient strictement rien sans un minimum de cohérence entre les objectifs de leur mission vitale et la priorité accordée aux moyens de l’urgence.

Par Nasolo-Valiavo Andriamihaja

1817-2017 : au nom d’un traité bicentenaire

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James Hastie négocia avec Radama et ses conseillers les termes du traité qui fut signé le 23 octobre 1817. L’ancien directeur des archives nationales Jean Valette évoque «Le traité conclu entre Radama 1er et Lesage le 4 février 1817» (Revue française d’histoire d’outre-mer, année 1974, volume 61, n°225, pp. 572-578). Mais, c’est bien le traité d’octobre 1817, aujourd’hui bicentenaire, qui conféra le titre de «Roi de Mada­gascar» à Radama : «recon­naissance juridique par une grande puissance d’un état de chose encore assez théorique» (Jean Valette, Études sur le règne de Radama 1er, Imprimerie Nationale, 1962, p.11), mais qui servira de fait accompli diplomatique que les souverains merina opposèrent régulièrement aux prétentions coloniales de la France et que consacrera, assez paradoxalement, le traité de protectorat du 17 décembre 1885 dont l’article 12 reconnaît implicitement la juridiction ancienne sur l’île de la monarchie d’Antananarivo.
Son intérimaire Hall ne s’étant pas acquitté des obligations britanniques, à son retour, le Gouverneur Farquhar envoya une nouvelle fois James Hastie négocier avec Radama. Un additif au traité sera signé le 11 octobre 1820, spécifiant cette fois l’envoi en Imerina d’instructeurs militaires (le capitaine Lesage fut envoyé en Imerina, en décembre 1816, avec une petite troupe de 30 soldats faire une démonstration devant Radama : nombre de soldats périrent du paludisme mais Lesage put revenir à l’île Maurice en février 1817, tandis que le sergent Brady demeurait à Antananarivo ; cf. Jean Valette, «La mission du capitaine Lesage auprès de Radama 1er (novembre 1816-avril 1817)», Bulletin de Madagascar, n°275, avril 1969, pp.315-388 ; n°277-278, juin-juillet 1969, pp.505-539 ; n°279, août 1969, pp.693-696) et d’artisans (en 1822, arrivèrent le charpentier Brooks, le forgeron Chick, le tisserand Rowlands, le tanneur Canham, le filateur Cumings, le peintre Coppalle) assorti de l’accueil à l’île Maurice de stagiaires malgaches : c’est dans le cadre de cette deuxième convention qu’en 1821, partirent étudier en Angleterre le groupe conduit par le prince Ratefinanahary et son secrétaire antemoro Andriamahazonoro, parmi lesquels se trouvaient les jumeaux Rahaniraka et Raombana (de retour au pays en 1829).
Parmi les missionnaires-artisans de la London Missionary Society, signalons James Cameron James Cameron : né le 6 janvier 1800, en Écosse, arriva à Antananarivo, le 6 septembre 1826 pour en partir le 18 juin 1835, après la proclamation de l’édit de Ranavalona interdisant le christianisme, le 1er mars 1835. James Cameron sera de retour à Antananarivo le 7 septembre 1863. Il y mourut le 3 octobre 1875 et repose dans le cimetière missionnaire d’Ambatonakanga : «Charpentier de formation, il se révéla doué pour de nombreuses autres activités : le travail de la pierre, l’hydraulique (le lac Anosy), la fabrication de poudre et l’imprimerie (…) James Cameron aurait été le premier à introduire la fabrication de briques (crues) à Madagascar en 1829» (cf. Didier Nativel, Maisons royales, demeures des grands à Madagascar, Karthala, 2005, pp.76-77).
Farquhar quitta définitivement l’île Maurice le 20 mai 1823. James Hastie mourut en terre malgache le 18 octobre 1826. Radama «tourna le dos», le 28 juillet 1828. Mais, leur oeuvre commune leur a survécu : la fixation de la langue, gravée dans la Bible en malgache (1835) et l’exception diplomatique malgache, «un État comme vous l’étiez» (avant 1895), comme dira de Gaulle, le 22 août 1958, à Mahamasina.
Post-Sriptum : Les Britanniques étaient, pour ainsi dire, en mission officielle. Mais, des Français, à titre privé, étaient également à l’oeuvre : un métis réunionnais Carvaille aurait initié des ouvriers à la ferblanterie ; un autre, Mario, aurait enseigné l’art de manier l’aiguille ; instruit par Robin, arrivé en 1817, Radama nous a laissé ses fameux «cahiers» d’apprentissage du français (conservés à l’île Maurice) ; Louis Gros, arrivé en 1819, forma charpentiers, menuisiers et ébenistes, et construisit pour le roi le «palais de Soanierana».

Par Nasolo-Valiavo Andriamihaja

 

1817-2017 : au nom d’un traité bicentenaire

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Le Traité de Paris du 30 mai 1814 amputa la France de l’île de France qui sera rebaptisée île Maurice par les Britanniques. Napoléon avait abdiqué une première fois le 6 avril 1814 et son «retour de l’île d’Elbe», consacré par les «Cent Jours» (21 mars au 22 juin 1815 ), ne changera plus rien aux destinées des possessions britanniques et françaises dans l’océan Indien. D’ailleurs, dès décembre 1810, les Britanniques s’étaient déjà emparé d’une île qui leur sera officiellement cédée en 1814.
Robert Townsend Farquhar (14 octobre 1776 - 16 mars 1830) successivement en poste à Madras (Inde, 1795), Amboine (actuelle Indonésie, 1796), Moluques (Indonésie, 1802), Penang (Indonésie, 1804-1805), avant de devenir Gouverneur de l’île Maurice (y arrivant le 4 décembre 1810), choisit de favoriser la montée en puissance du roi d’Imerina pour contrecarrer les visées françaises sur Madagascar (fin juin 1822, Rafaralahy, accompagné de James Hastie, s’empara de Foulpointe alors aux mains des Français ; en juin 1823, Radama, toujours accompagné de James Hastie, embarqua à Foulpointe à bord du navire britannique «Adriane» pour rejoindre la baie d’Antongil…).
Farquhar manda le Créole Froberville pour étudier Madagascar (les documents en sont conservés au British Museum). En 1816, Bibye Lesage (Londres 1780 - Port-Louis 1843) vint à Madagascar sur ses ordres. Un ancien Traitant, Chardenaux, fit également le voyage d’Antananarivo et revint à l’île Maurice avec les jeunes frères de Radama, les jumeaux Rahovy et Ratafika, qui débarquèrent à l’île Maurice, le 10 septembre 1816.
Le parlement de Grande-Bretagne avait adopté le 25 mars 1807 la loi sur l’abolition de l’esclavage. La grande oeuvre humanitaire de Farquhar, sur fond de réalisme politique sans concession, lui fit envoyer en Imerina l’autre grand artisan des relations britannico-malgaches. James Hastie (Irlande, 1786 - Antananarivo 1826), ancien sergent des armées britanniques avait été choisi comme précepteur des frères de Radama à l’île Maurice, sera promu principal agent du Gouverneur de Maurice auprès de Radama. Il quitta l’île
Maurice en juin 1817, ramenant à Madagascar les jumeaux Rahovy et Ratafika.
Le 9 juillet 1817, l’agent britannique Pye avait réussi à faire accepter à Radama un pacte de non-agression avec Jean-René, le Chef de Tamatave. Descendu jusqu’à Tamatave, Radama y prononcera son fameux «toa masina», «mais, elle est salée ! », après avoir goûté à l’eau de mer. C’est à Tamatave que James Hastie rencontra une première fois Radama, le 17 juillet 1817, et c’est en sa compagnie qu’il monta en Imerina.

Par Nasolo-Valiavo Andriamihaja

Personne ne peut être généreux jusqu’au suicide

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Qui a pu envisager que Madagascar accueille des «réfugiés» ? Canular ou hypothèse, sa seule perspective a suscité un tollé d’indignation inquiète.
C’est quoi un réfugié ? «Un réfugié est une personne qui craint avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques» (article 1er A2 de la Convention de Genève du 28 juillet 1951). L’objet d’inquiétude dans cette allusion à la venue à Madagascar de réfugiés syriens tient à deux critères prévus par cette Convention de 1951 : la race et la religion.
Madagascar est une île d’archipels ethniques. Ces insulaires là, sans doute eux-mêmes venus d’ailleurs en des temps immémoriaux, n’accueillent pas volontiers d’autres populations allogènes. On peut s’indigner vertueusement de cette xénophobie. On peut crier politiquement correct au racisme. Mais, ce fait psychologique là est têtu.
Qui plus est, ces réfugiés là seraient majoritairement musulmans. L’opinion publique des démocraties européennes s’était elle-même émue du risque que représente cette «invasion» au sein de sociétés européennes, qui n’ont pas oublié leurs racines chrétiennes. Avec la montée de l’islamisme, borné et fanatique, l’islam n’a jamais eu aussi mauvaise presse que depuis les attentats du World Trade Center à New York, les exactions des Talibans en Afghanistan, l’éclosion de Boko Haram au Sahel, et les crimes de Daech depuis le Moyen-Orient.
Dessine-moi un réfugié syrien : une foule de femmes tout de noir vêtues, de la tête aux pieds, y compris le visage. S’agit-il de femmes maintenues en escalavage culturel ou de terroristes mâles déguisés ? Et, dans leur détresse, que pensent-ils du sort des «chrétiens d’Orient» que les régimes islamistes les plus extrémistes ont génocidés sur place, convertis de force ou chassés de toute la région ?
Le Gouvernement du Canada aurait réinstallé plus de 25000 réfugiés syriens entre le 4 novembre 2015 et le 29 février 2016. Et 40.081 réfugiés syriens seraient arrivés au Canada depuis le 4 novembre 2015. Pourtant, dès 2014, Amnesty International dénonçait «l’absence totale de promesses d’accueil émanant du Golfe : les liens linguistiques et religieux devraient placer les États du Golfe persique au premier rang des pays offrant l’asile aux réfugiés qui fuient la persécution et les crimes de guerre en Syrie».
Depuis le début de la guerre syrienne, en 2011, et contrairement au Liban, à la Jordanie et la Turquie, ni l’Arabie Saoudite, ni Bahreïn, ni le Qatar, ni les Émirats arabes unis, ni Oman, ni le Koweït n’ont accueilli de réfugié syrien. Madagascar n’est ni un pays arabe, ni un pays de religion musulmane : au nom de quoi devrions-nous en faire d’abord et davantage que des pays arabes coreligionnaires et frontaliers ?
Au Liban, pays de 5 millions d’habitants, une personne sur quatre serait réfugiée. Personne n’écoute donc un analyste comme Marc Lavergne (directeur de recherches au CNRS, groupe de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient) : «le déplacement massif des populations syriennes peut également mettre en péril les États d’accueil».
Lors de la visite à Antananarivo, en janvier 2017, d’une Délégation du Haut Commissariat aux Réfugiés, avait été envisagée la tenue éventuelle à Madagascar d’une conférence des îles de l’océan Indien relative à la protection internationale des réfugiés (en octobre 2010, ni Madagascar, ni l’île Maurice, ni les Comores, n’avaient encore adhéré à la Convention). L’ancien Haut Commissaire pour les réfugiés, Ruud Lubers, avait raison de dire, dès 2001, qu’«aucun mur ne sera jamais assez élevé pour interdire l’accès aux personnes désespérées», mais aucune convention internationale ne peut obliger un pays à être généreux jusqu’au suicide.
L’ONU consacre une «Journée mondiale» aux réfugiés. En fin 2015, ils seraient 65 millions dans le monde. Il semble que ce soit un problème insoluble : le HCR lui-même admet que la Somalie est devenue terre d’asile des réfugiés qui fuient la guerre civile au Yémen, alors même que la population réfugiée somalienne est la troisième plus nombreuse dans le monde ; le Soudan accueille des réfugiés erythréens et sud-soudanais, alors que des réfugiés soudanais fuient au Tchad ou au Kénya ; au Kénya justement, le camp de Dadaab, plus grand complexe de camps de réfugiés dans le monde, comptait 350.000 habitants en 2016 et fonctionne depuis 25 ans : les Kényans ont décidé d’en finir parce que les réfugiés (à 80% Somaliens) leur sont devenus un «problème existentiel».
Comme pour le cas des réfugiés parqués par l’Australie sur l’île de Nauru, transformée en centre de détention offshore, on imagine aisément, la surpopulation, l’insalubrité, l’insécurité, le sentiment d’internement pour les réfugiés et d’invasion pour les nationaux, dans l’éternellement provisoire.

Par Nasolo-Valiavo Andriamihaja

Où sont les Girard et Robic de 2017 ?

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Contre la variole, en son temps, 1793-1810, Andrianam­poini­merina fut sévère contre les varioleux et les personnes contacts : interdiction d’accès au caveau des ancêtres et isolement complet dans la brousse pendant de longues semaines. Contre la peste, en 2017, la population accepterait-elle une prophylaxie stricte : isolement en lazaret de toutes les personnes exposées, interdiction de l’inhumation dans le caveau familial, impossibilité de tout «famadihana» dans le futur !
La psychose provoquée par l’annonce du retour de la peste doit plonger ses racines, non dans les récits lointains de l’épidémie de peste dans l’Europe du Moyen-âge, mais dans le traumatisme causé par la «grippe espagnole», qui parvint à Madagascar en 1919 : un paquebot venant de La Réunion et en route vers la France, débarque à Diégo-Suarez, deux gendarmes contaminés qui succombent quelques heures après. Combien de milliers de Malgaches succombèrent par la suite ?
La peste fait son apparition à Tananarive en juillet 1921 : ce fut Justin Rajaobelina, alors médecin résident à Ankadinandriana, qui a vu une lame suspecte colorée par la méthode Gram (cf. Paul Radaody-Ralarosy, «À une croisée des chemins : le docteur Gershon Ramisiray (1873-1930) et sa thèse (Paris, 1901) sur les pratiques et croyances médicales des Malgaches», Bulletin de l’Académie Malgache, ns, tome 67/1-2, p.100).
Mais, ce sont les travaux conjoints, étalés sur trois décennies, des médecins Georges Girard (directeur de l’Institut Pasteur de Tananarive de 1922 à 1939) et Jean Robic (arrivé à Madagascar en 1926, directeur de l’Institut Pasteur en 1940, quitte Madagascar en 1953) qui apportèrent une contribution « malgache» (notons que l’éradication de la variole est qualifiée par le Dr. Girard comme «le succès le plus marquant de l’oeuvre sanitaire de la France à Madagascar») à la lutte mondiale contre la peste en mettant au point le vaccin EV : des initiales du petit pesteux sur lequel les docteurs Girard et Robic l’avaient isolée, en 1926.
Les travaux de ces deux «Prix Nobel» méconnus ne sont sans doute pas négligeables alors que, comme ils l’avaient prévu, la peste réapparaît de manière saisonnière : «un territoire qui demeure, pour une durée imprévisible, et que seule la Nature est en mesure de fixer, un foyer d’endémie pesteuse» (Dr Girard) ; «c’est l’incidence du climat qui provoque la réapparition de la poussée épidémique annuelle. Celle-ci prend naissance avec le retour de la saison chaude et pluvieuse» (Dr. Robic).
EXTRAITS DE L’ARTICLE DE GEORGES GIRARD, «LA SANTÉ PUBLIQUE ET SES PROBLÈMES À MADAGASCAR ENTRE LES DEUX GUERRES MONDIALES», BULLETIN DE L’ACADÉMIE MALGACHE, 1964, TOME XLII-2, PP.1-17
Nous sommes en 1923. La peste frappe sévèrement au coeur du pays depuis 2 ans et s’étend bientôt à toute l’Emyrne qu’elle débordera ultérieurement. Le Gouverneur Général Marcel Olivier entreprendra une oeuvre de politique sociale dans laquelle les problèmes de santé publique figureront au premier plan. Un laboratoire spécialement réservé à l’étude de la peste est construit en 1924 à l’Institut Pasteur. En 1928, l’Institut sera érigé en filiale directe de l’Institut Pasteur de Paris.
L’ambition du Dr Fontoynont de voir enfin réaliser la construction d’un hôpital d’instruction et de son annexe, l’École de Médecine, dignes de ce nom, est satisfaite en 1927, année de l’inauguration de l’hôpital de Befelatanana. Un lazaret modèle est aménagé dans la proche banlieue de Tananarive (NDLR : Ambohimiandra en 1930). L’hôpital des enfants dont les Dames de la Croix Rouge assurent le fonctionnement, va, dès 1924, recevoir les aménagements indispensables. La fréquence des maladies vénériennes et surtout de la syphilis, acquise ou héréditaire, a demandé la création d’un dispensaire spécial modestement installé à Analakely, mais bientôt il sera intégré dans un grand Institut d’Hygiène sociale.

L’apparition de la peste sur les Hauts Plateaux domine la période 1921-1940 : elle y était jusqu’alors inconnue malgré plusieurs manifestations antérieures à Tamatave, Diégo, Majunga, entre les années 1899 et 1921. L’explosion soudaine en juin 1921 d’une épidemie de peste pulmonaire à Tananarive, à contagion interhumaine, faisant disparaître en deux ou trois semaines les cinquante membres d’une même famille, jeta la consternation. La menace exigea, avant tout, l’isolement de toutes les personnes contacts, l’interdiction de toute cérémonie funéraire, bref une profonde atteinte à des coutumes respectables, certes, mais incompatibles avec les exigences de la prophylaxie.
La découverte, après six ans d’investigations d’un nouveau vaccin, le virus-vaccin EV, améliora rapidement la situation : de 3600 décès en 1935, le chiffre tombait à moins de 500 en 1940 (à partir de 1952, il est resté au-dessous de la centaine par an). La décennie (des années 1960) allait connaître, avec l’antibiothérapie et la désinsectisation par le DDT,  une transformation complète de la situation. La peste n’était bientôt plus un problème aigu de santé publique (…)
EXTRAITS DE L’ARTICLE DE JEAN ROBIC, «TRENTE ANNÉES DE LUTTE CONTRE LA PESTE À MADAGASCAR», BULLETIN DE L’ACADÉMIE MALGACHE, 1954, NUMÉRO SPÉCIAL DU CINQUANTENAIRE, PP.139-154
La peste est la seule des maladies dites pestilentielles existant à Madagascar. (Elle) se manifeste sur les Hauts Plateaux sous des formes cliniques d’une extrême gravité. La plus fréquemment observée est la forme bubonique, inoculée à l’homme par la puce du rat, évoluant toujours rapidement et tuant en trois jours, après une phase septicémique terminale. Les complications pulmonaires sont fréquentes. La maladie devient alors directement contagieuse d’homme à homme, la contamination s’effectuant par les crachats sanglants de la pneumonie pesteuse.
La peste fut importée à Madagascar au cours de la grande pandémie de 1898, qui toucha les ports de Tamatave, Majunga, Diégo, en même temps que les autres ports de l’Océan Indien, Port-Louis à Maurice, Saint-Denis à La Réunion, Durban en Afrique du Sud. En 1922, la peste fait son apparition à Tananarive, avec 46 cas tous mortels. En quelques années, la peste atteignait les districts les plus proches de Tananarive : Moramanga, Miarinarivo, Ambatolampy, Antsirabe, Ambositra, et plus tard, s’étendant plus au Sud, à Fianarantsoa jusqu’à Ambalavao, et plus au Nord, vers le lac Alaotra, et par cette voie, jusqu’à Maevatanana. Actuellement, elle persiste à l’état endémo-épidémique sur toute l’étendue des Hauts-Plateaux. À Madagascar, la peste est surtout rurale.
L’endémie pesteuse sur les Hauts Plateaux est caractérisée par son allure cyclique annuelle, avec un minimum correspondant aux mois de juin et juillet, le maximum étant situé pendant la période qui s’étend entre le 1er décembre et le 31 mars. Entre les mois d’avril et d’octobre, règne une période de latence, où l’infection semble en sommeil, mais jamais complètement éteinte. La situation à Madagascar est, en tous points, comparable à celle observée en Afrique du Sud, en Malaisie, notamment à Java, et dans l’Ouest des États-Unis : l’introduction par voie maritime, puis l’invasion de l’intérieur du pays où persistent indéfiniment des foyers épidémiques et enzootiques, tandis que l’infection a disparu des ports d’importation. Les recherches ont confirmé que la puce du rat vivait aisément et persistait, à l’état libre, toute l’année, dans les poussières des cases, et notamment l’ampombo malgache, où les conditions de température et d’humidité, à l’abri de la ventilation, lui conviennent parfaitement. À la région côtière, la température est trop élevée et défavorable à la vitalité de cette puce.
La contagiosité reste limitée à l’entourage immédiat du pesteux. Seuls, ont été contaminés ceux qui avaient manipulé les cadavres. Sont particulièrement exposés ceux qui ont participé à l’ensevelissement dans le lamba traditionnel. Le lavage des linges, après décès, est noté comme une cause fréquente de contamination chez les lavandières. Sur le cadavre, le bacille pesteux disparaît assez vite de tous les organes, sous l’influence des germes de putréfaction. Au contraire, il persiste, avec toute sa virulence, dans les crachats sanglants dont restent imprégnés, longtemps après dessication, les linges qui ont été souillés. C’est le danger que présentent les cérémonies du retournement des morts dans le tombeau familial.

Par Nasolo-Valiavo Andriamihaja

Le bon sens comme permis de conduire

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L’Allemagne a inventé l’Autobahn ! C’est même Adolf Hitler qui en eut l’idée géniale (de 100 km en 1935 à 3800 en 1943, tout de même) ! Dwight Eisenhower lui-même, général commandant en chef des armées alliées pour le Débarquement en Normandie et futur 34ème président des États-Unis, aurait été à ce point impressionné par le concept des Autobahn allemandes qu’il s’en serait inspiré pour les «Interstate Highways» censés faciliter le déplacement rapide des troupes et l’acheminement express de l’intendance (qui suivra donc plus vite).
Le mythe a la vie dure et la légende est bien installée. Ce sont les pilotes essayeurs de AutoPlus, Auto-Journal ou Automobile, qui m’ont sensibilisé aux autoroutes allemandes. Chaque fois qu’ils abordent le sujet des grosses cylindrées Mercedes, BMW ou Porsche, ils parlent avec envie des autoroutes allemandes sur lesquelles, si les voitures n’étaient pas délibérément bridées par les constructeurs, il serait possible de rouler au-delà de 250 km/h.
Mais, que lesdites autoroutes à vitesse libre ne fassent que 400 km sur une douzaine de milliers, que «L’Allemagne tait le nombre d’accidents sur les autoroutes à vitesse libre» (Le Figaro, 7 avril 2014), que je sache aucun ralentisseur ne vient encore entraver l’erre des limousines allemandes.
Un candidat écolo aurait eu l’idée de proposer qu’on plafonne à 120 kmh la vitesse sur les autoroutes allemandes : au pays du panneau «Ende aller Streckenverbote», personne n’a tenu compte de son idée saugrenue. Pourtant, il est bon de se souvenir qu’en moyenne, une voiture a besoin de 40 mètres pour s’arrêter à 100 kmh et de 1 km à 300 kmh… Pour s’immo­biliser à 140 kmh sur «la rocade de la Franco­phonie», il eût fallu freiner loin avant les ralentisseurs (qui sont à nos silent-blocs, à nos amortisseurs et à nos transmissions ce que les clous sont à la planche du fakir) que la sécurité routière malgache vient de ficher en terre.
Plusieurs milliers d’automobilistes ont déjà emprunté cette voie rapide (dont on ne comprend d’ailleurs pas pourquoi elle n’est pas directement accessible quand on arrive d’Ivato ou d’Ambodi­hady : en cause, un bête panneau contre le bon sens) sans que plusieurs milliers y trouvent la mort. Que deux ou trois accidents spectaculaires survenant récemment aient causé la mort des occupants, mais la faute en incombe d’abord et uniquement aux conducteurs. A-t-on idée d’incriminer une voie rectiligne au macadam lisse quand le bon sens ne tient pas lieu de permis de conduire ?
Bien sûr, on peut faire mieux : qualité de l’asphalte, déclivité de la chaussée, drainage contre aquaplanning, marquages au sol, panneaux de signalisation, mais rien ne remplacera le radar d’alerte dans la tête de chacun. Sans doute attendra-t-on que nos by-pass, nos rocades express, nos voies rapides, survivent un siècle (les autoroutes allemandes avaient fêté leurs 80 ans en 2012) pour que leur mode d’emploi rentrent dans les moeurs.
Depuis l’Hudson River jusqu’en Californie (c’est dans Johnny), combien compte-t-on de «ralentisseurs» sur la Route 66 ? Et si nous trouvions enfin les crédits pour la fameuse «route de la concorde», reliant Diégo-Suarez à l’extrême-Nord à Fort-Dauphin à l’extrême-Sud, combien de «gendarmes couchés» (aussi mal conçus que ceux d’Ambodihady évidemment) prévoir en travers de la chaussée pour dissuader la «génération taxibe» ?
Question subsidiaire : quand l’accident est de la faute de la victime, qui prend en charge la remise en état du talus passablement endommagé par le «crash test» de ces dernières semaines ?

Par Nasolo-Valiavo Andriamihaja


Ah, les cons, s’ils savaient !

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La Corée du Nord lance des missiles qui survolent le Japon. La Corée du Nord réussit un essai nucléaire qui provoque un séisme dans le Nord de la Chine. La Corée du Nord lance un autre missile dont la portée lui ferait atteindre l’île américaine de Guam.
Le Japon confirme, une nouvelle fois qu’il n’acceptera jamais les provocations nord-coréennes. L’Europe des droits de l’homme se satisfait d’une énième réunion d’urgence du Conseil de Sécurité. La Chine et la Russie appellent tout le monde à la retenue. Les États-Unis prétendent que toutes les options sont sur la table.
Ce devait être cela «l’esprit de Munich», ce 30 septembre 1938. Adolf Hitler piétinant méthodiquement chacune des exigences du «Diktat» imposé à l’Allemagne, en 1919. Avec cet accord de Munich, l’Allemagne récupère les Sudètes, région attribuée à la Tchécoslovaquie mais peuplée majoritairement par des Allemands. Le Premier Ministre britannique Neville Chamberlain et son homologue français Édouard Daladier se reniant un peu plus après chaque nouvelle lâcheté. La suite, on la connaît : Auschwitz, l’Europe ravagée, le «rideau de fer» avec Staline. Où, quand et comment eût-il fallu arrêter Hitler ?
En 1945, pour savoir si les savants allemands avaient réussi à développer la bombe atomique, les Américains avaient prélèvé et fait analyser l’eau du Rhin. Une semaine après le débarquement en Normandie, la première bombe volante V1 tombait sur Londres, le 13 juin 1944. Si les missiles V1 (dernier lancement de V1 le 1er septembre 1944) et V2 (premier lancement le 8 septembre 1944) avaient été armés d’ogives nucléaires, on ignore quel aurait été le sort de la guerre. Et, l’Angleterre écrasée sous les radiations atomiques (on compte 1100 missiles V2 tombés sur Londres jusqu’au 27 mars 1945, faisant 2700 morts), on doute que quiconque, en 2017, s’amuse à reconstituer le rembarquement de «Dunkerque» uniquement du point de vue des alliés.
Wernher von Braun, le chef du programme des fusées allemandes V1 et V2, sera capturé par les Américains en 1945. Il rejoint la NASA (agence spatiale américaine) en 1960 et deviendra le père du programme Apollo. À voir le fanatisme des foules nord-coréennes aux funérailles du grand-père et du père de l’actuel dictateur-fou au pouvoir à Pyongyang, on doute que des ingénieurs, conditionnés idéologiquement, se reconvertissent dans le développement pacifique de smartphones.
Chamberlain et Daladier étaient allés à Munich pour «Sauver la paix». Quitte à trahir la Tchécoslovaquie. Fermer les yeux sur le réarmement de l’Allemagne. Et regarder ailleurs pendant que Hitler se prépare à envahir la Pologne. C’était le 1er septembre 1939, un an après «Munich». Winston Churchill écrira à Chamberlain : «Vous aviez à choisir entre la guerre et le déshonneur : vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre». De son côté, acclamé par la foule à son retour de Munich, Daladier se serait écrié : «ah, les cons, s’ils savaient !»…

Par Nasolo-Valiavo Andriamihaja

La réalité de la dégueulasserie

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22 NOVEMBRE 2014 : PAS UN JOUR PARTICULIER. MAIS, LA DATE D’UNE ÉNIÈME PRÉCÉDENTE CHRONIQUE. ET IL EST AFFLIGEANT D’EN POUVOIR REPRENDRE LE CONTENU, QUI ÉTAIT DÉJÀ LA RÉALITÉ DE MAINTENANT. QUE DEVIENNENT TOUTES NOS INTERPELLATIONS ? QUE DEVIENNENT LES RECOMMANDATIONS ET ACTIONS DES ONG ? QUE DEVIENNENT LES VERTUEUSES PROCLAMATIONS DES CONSEILS DE MINISTRES ? COMME IL Y A TROIS, SIX, NEUF ANS, APRÈS UNE DÉCENNIE GASPILLÉE ; DANS TROIS AUTRES ANNÉES, DANS SIX ANS, DANS NEUF ANS, AU BOUT D’UNE AUTRE DÉCENNIE PERDUE, MADAGASCAR EN SERAIT-IL ENCORE À DÉPLORER LES CAS DE PESTE, À ÉVOQUER AVEC EFFROI LE CHOLÉRA. AU XIVÈME SIÈCLE, LA MOITIÉ DE LA POPULATION EUROPÉENNE AVAIT ÉTÉ DÉCIMÉE PAR LA «PESTE NOIRE». EN 1493, À STRASBOURG, 900 JUIFS FURENT BRÛLÉS VIFS DANS UNE FOSSE DE LEUR CIMETIÈRE PARCE QU’ILS AVAIENT ÉTÉ RENDUS COUPABLES DE L’ÉPIDÉMIE DE PESTE. EN 1992, MADAGASCAR AURAIT DÉCLARÉ 198 CAS DE PESTE À L’OMS (ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ), DONT 96 DÉCÈS…
«Diorano Tour» rend compte de la glauque réalité du quotidien de nombre de Malgaches. Cette descente sur le terrain rentre dans l’activité «Eau-Assainissement-Hygiène». Ainsi, dans le district de Bealanana (région Sofia, partie septentrionale de la province de Majunga, dans le Nord-Ouest de Madagascar), la députée élue raconte le mépris des latrines par la population locale qui continue de déféquer dans la nature : au bord de l’eau sinon dans le voisinage des cases d’habitation.
Cette réflexion m’est venue à la lecture du compte-rendu du Conseil de Gouvernement de ce 19 novembre 2014 : «L’assainissement fait partie des Objectifs du Millénaire pour le Développement» (OMD). «L’Assainissement pour Tous» a été adopté par l’Assemblée générale de l’ONU en juillet 2013 et la date du 19 novembre a été désignée Journée Mondiale des Toilettes. Mais, dans quel monde vivons-nous que l’auguste assemblée générale des Nations Unies inscrive encore à son ordre du jour une problématique que l’on croyait définitivement résolue quand le choléra et les autres pandémies de la saleté et autres dégueulasseries avaient été vaincus. Une Humanité à deux vitesses : l’une mettant «Rosetta» en orbite et arrimant «Philae» à la comète «Churyumov-Gerasimenko» à 850 millions de kilomètres de la Terre ; l’autre, engluée dans une «Journée Mondiale des Toilettes»…
Il semblerait que Madagascar fasse encore partie de la partie moyenâgeuse de cette Humanité à double visage. Un cas mortel de peste a été détecté au coeur de la Capitale Antananarivo, il est vrai dans le quartier «défavorisé» d’Ankasina : l’adjectif «défavorisé» tenant tout à la fois d’expression consacrée, de nomenclature sociale, et d’indication géographique entre «Ville basse inondable» et «Haute Ville historique».
Dans une énième précédente Chronique (Reproduction asociale, 30.09.2014), j’évoquais cette conclusion faite en 2007 (Mercer Human Resource Consulting. Health and Sanitation Rankings) : Antananarivo y était déjà perçue comme une des villes les plus sales du monde. Les bacs à ordures débordent à longueur de journée, les égouts sont à ciel ouvert, l’actualité des clubs de service ou des ONG est encore faite d’inauguration de latrines dans des écoles publiques, là où, justement, des latrines et de vraies toilettes auraient toujours dû exister pour que les jeunes écoliers apprennent les bonnes manières hygiéniques à leurs parents.
Le témoignage des députés sur la réalité des districts périphériques ou la prochaine tournée gouvernementale dans la fange de la Ville basse polder nous ramènent à la description que firent les premiers voyageurs européens aux 18-19èmes siècles : les indigènes de cette époque déféquaient comme certains de leurs descendants du 21ème siècle, entre les maisons et tout le monde attendait que dame pluie charrie le tout à la rivière, ou que les cochons engloutissent la merde humaine.
En un autre lieu, mais toujours dans le même registre de la misère qui ne se donne même pas la peine d’être propre sur elle, le docteur Juvenal Urbino de Gabriel Garcia Marquez vivait «au temps du choléra», quelque part entre les 19ème et 20ème siècles, mais avec quelque chose d’étrangement contemporain à la réalité malgache de 2014. Le verbiage prospectif apparait tout d’un coup d’une telle absurdité !

Par Nasolo-Valiavo Andriamihaja

Je n’ai pas trouvé la Chine à «China Exhibition»

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La Chine, cinq fois millénaire a tellement mieux à montrer que les stands indigents, et d’ailleurs rarement chinois, qu’on met quinze minutes à passer rapidement en revue, à «China Exhibition» (CCI Ivato).
Bien sûr, la Chine moderne, ce sont les smartphones Huawei, les voitures dont le design s’est hissé au niveau des meilleures productions automobiles occidentales, et les engins des travaux publics pharaoniques. Mais, ce n’est pas cette Chine-là que je suis venu chercher à «China Exhibition». Dommage qu’il n’y ait pas l’équivalent culturel d’un EDBM (economic development board of Madagascar) pour faire venir jusqu’à chez nous les arts et métiers chinois.
Si les relations diplomatiques entre Madagascar et la Chine vont sur leur 45e année en cette année 2017, il ne faut pas oublier qu’avant que Formose ne soit évincée des Nations Unies au profit de la Chine, en octobre 1971, c’était avec l’île de Taïwan que Madagascar entretenait des relations au plus niveau. Une ambassade de Taïwan était ouverte à Antananarivo dès 1961 et une ambassade malgache fonctionnait à Taïpeh à partir de 1964. La Chine communiste tordra le cou à la fiction de «deux Chines», mais la Chine se prolonge également dans ses «colonies de peuplement» : à Singapour, Lee Kuan Yew, qui en fut Premier Ministre de 1959 à 1990, n’est-il pas celui qui a permis à son pays de passer «du Tiers-Monde à la prospérité» ?
Le gouvernement de Taïwan a su ramasser dans un coffret de 30 fascicules, la culture traditionnelle chinoise pour un panorama global et édifiant : 1. la médecine traditionnelle ; 2. les cuisines chinoises ; 3. les arts folkloriques ; 4. la peinture et son «réalisme avec perception subjective du sujet» ; 5. la calligraphie (une graphie de peinture, un rythme de musique, et l’aspect pratique d’une langue écrite) ; 6. les Quatre Trésors du Cabinet de Travail (le pinceau, l’encre, le papier, l’encrier) ; 7. l’architecture basée sur des espaces rectangulaires comme unités et leur assemblage en un tout ; 8.le mobilier (qualité des matériaux, excellence de la maîtrise, finesse de la sculpture ornementale) ; 9.la gravure de sceaux, un des trois piliers des Beaux-Arts en Chine, avec la calligraphie et la peinture ; 10.l’art du costume traditionnel ; 11.l’art du thé qui fait partie des «sept nécessités élémentaires quotidiennes» avec le bois, le riz, l’huile, le sel, la sauce de soja, le vinaigre ; 12.l’opéra et son code vestimentaire et de maquillage facial ; 13.le jade, la plus estimée des pierres précieuses ; 14.le système d’écriture avec des caractères esthétiques, logiques et scientifiquement construits ; 15.la musique dont Confucius recommanda une version orthodoxe rituelle ; 16.les fêtes traditionnelles dont la fête du Nouvel An est en fait une fête du Printemps du calendrier lunaire ; 17.la poterie et la porcelaine devenues des marqueurs archéologiques des voyages au long cours de la céramique chinoise ; 18.la danse, ou les danses, dont l’inventaire avait commencé dès le IIIe siècle avant notre ère ;
19.l’art des bronzes ; 20.Le Kung fu externe : exercice des tendons, des os et de la peau ; le Kung fu interne : exercice de l’esprit et de l’intellect ; 21.la philosophie : le «Chemin du Ciel» et le «Chemin de l’homme», la complémentarité inséparable de la «bienveillance» et de la «cérémonie» à la source de la «piété filiale» ; 22.le macramé ou l’art des noeuds, ces liens qui attachent, à la fois ornementaux et pratiques ; 23.le cloisonné ou la décoration émaillée : doux et tendre comme le jade, éclatant comme les bijoux, délicat comme la porcelaine ; 24.la laque, sève du laquier, dont le revêtement peut tenir deux siècles ; 25.la broderie dont l’apogée est atteinte sous la dynastie de Song (960-1279) ; 26.l’imagerie populaire ; 27.le découpage de papier apparu avec l’invention du papier, vers l’an 105, sous la dynastie de Han (206 BC - 220 AD) ; 28.les livres, d’abord sur lattes de bambou, puis sur pans de soie, enfin sur papier ; 29.le vin et la civilisation ou le divertissement et l’inspiration, par exemple, celle des Sept Sages de la bambouseraie, sous la dynastie de Tsin ; 30.les marionnettes : à fils, à gaine ou d’ombres.
Tellement à apprendre, tant de richesses à s’inspirer, que de raffinements bien loin de la caricature du Chinois entrepreneur, rustre et mal dégrossi. Il faut espérer que l’Institut Confucius, ambassaseur culturel de la Chine, sache désormais mieux édifier l’opinion publique malgache à cette autre image de la Chine et des Chinois.

Par Nasolo-Valiavo Andriamihaja

Dessine-moi un référendum

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En guise de préambule, cet extrait d’une précédente Chronique du 31 octobre 2015 : «Il ne suffit pas de parachuter une Constitution pour décréter la civilisation. L’Angleterre est un exemple classique de constitution non-écrite qu’on cite à l’édification des étudiants de première année en droit. Avec la lingua franca anglaise, se sont également propagés les principes de l’Habeas Corpus (1679). Toujours aux mêmes étudiants en droit, on explique que Westminster est la mère de tous les Parlements. (Cependant) à quoi, sinon à la façade, peut servir une Constitution sur le modèle européen dans un pays qui continue de fonctionner sur le mode de la clientèle, des passe-droits et des règlements de comptes ?».
Que ce soit pour un amendement constitutionnel ou en faveur d’un plébiscite personnel, j’ai toujours considéré l’exercice du référendum comme hautement suspect. Surtout dans une société comme peut l’être celle de Madagascar depuis la Loi-Cadre (1957), et, ou malgré, l’établissement de la République (votée par le Congrès des Assemblées provinciales réuni le 14 octobre 1958 dans l’amphithéâtre du Lycée Gallieni, à Antananarivo : 26 abstentions, 208 voix pour la République, concept inédit et encore inconnu en 1895, sans qu’entretemps, une seule fois en 60 ans, une éducation à la hauteur de cet enjeu existentiel ait été entreprise). Voilà une société où la fiction démocratique voudrait que les descendants des anciens seigneurs féodaux soient ramenés au niveau des descendants d’anciens esclaves quand bien même dans la réalité les «ankizy», «sauterelles gardiennes des tombeaux» sur le terroir, continuent de dépendre et de s’en remettre aux anciens maîtres «montés» à la ville.
Hippolyte Laroche, dernier Résident Général de la France à Madagascar (1895-1896) auquel allait rapidement succéder le Gouverneur Général Joseph Gallieni (1896-1905), s’est grossièrement trompé en croyant abolir l’esclavage d’une signature d’arrêté en août 1896. Cent vingt ans après, en Imerina comme dans les autres sociétés malgaches à castes (ou «groupes statutaires»), la vivacité culturelle du phénomène n’est pas que mémorielle : elle demeure quotidienne, vécue, enracinée, appropriée et transmise.
L’autre réalité, induite de la précédente, est l’extrême inégalité dans la culture, l’éducation et l’instruction. Nombre des descendants de seigneurs sont capables de comprendre le concept de représentation démocratique et parlementaire tandis que la plupart des descendants d’esclaves n’ont jamais cessé de personnaliser le pouvoir et l’autorité en une figure tutélaire. Malheureusement, dans la fiction démocratique, que peut bien peser le sens critique d’une poignée de lettrés contre le raz-de-marée démographique d’une population que le système maintient dans son état d’arriération d’avant 1896 ?
Le référendum du 28 septembre 1958 avait ceci de particulier que la question fut relativement simple : voter OUI pour le maintien dans la Communauté française ; voter NON pour l’indépendance immédiate (51% de NON dans la province d’Antananarivo, 62% de NON dans la Capitale). Suivirent le référendum du 8 octobre 1972 (96% de OUI), le référendum du 21 décembre 1975 (94% de OUI), le référendum du 19 août 1992 (72% de OUI), le référendum du
17 septembre 1995 (63% de OUI), le référendum du 15 mars 1998 (50,98% de OUI), le référendum du 4 avril 2007 (75% de OUI). Le référendum du 17 novembre 2010 (74% de OUI), que tout le monde qualifia d’illégal, convoqué par un pouvoir de facto en dehors du processus de concertation, et qui introduisit des dispositions plus ou moins heureuses : abaissement de 40 à 35 ans de l’âge minimum d’éligibilité, invention du folklorique titre de «chef de l’opposition», création d’un conseil du «fampihavanana», modification de la devise «liberté» laissant place à «amour»…
À considérér la fréquence, formidable, de cet «exercice éminemment démocratique», comme nous l’ont enseigné nos profs de droit, Madagascar figurerait en bonne place parmi les démocraties authentiques. Sauf que chaque référendum s’est déroulé dans les conditions sociales, culturelles, intellectuelles, dramatiquement déficitaires, évoquées plus haut. Et l’amenuisement relatif des scores précédemment staliniens ne doit pas non plus faire illusion : s’il est de plus en plus difficile de trafiquer le choix urbain, le gros des électeurs se constitue encore de paysans peu instruits et mal informés en amont, et dont on confisque plus facilement le vote en aval.

Par Nasolo-Valiavo Andriamihaja

Radio gisa mainty

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Mitohana ny fifamoivoizana eto Antananarivo. Ny antsasaky ny andro dia lany ao anaty fiara. Ka mahatonga ny tena hitady radio. Indrisy anefa fa mbola tsy mandeha mivantana ao anatin’ny fiara rehetra ny radio avy any ivelany azo amin’ny «bouquet» Canalsat na Parabole (raha mba tena 4G ny hoe 4G, dia azo henoina amin’ny smartphone mivantana avy any lavitra rehetra any).
Hatramin’ny fanonganam-panjakana tamin’ny 2009, izay nandraisan’ny radio sasany anjara mavitrika, dia tsy mihaino radio gasy intsony aho, indrindra fa ireny misora-tena hoe «famakafakana politika» ireny.
Raha ny vovòn’ny mpiambin-tanàna ao an-dapa no asedra ny horakorakin’ny sahona eny an-dalambe, dia saina mandrorona ambany dia ambany no mitaiza ny Malagasy. Mampalahelo mantsy fa ireny fifanompana sy fifanendrikendrehana ireny no henon’ny sarababem-bahoaka any anaty taxibe na eny an-tsena.
Samy manana ny famaritany ny hoe demokrasia tokoa. Ny ahy manokana ny fahalalahana ara-demokrasia dia tsy zo hanompa sy hiteny ratsy na hanao tondro molotra olona na hanesika lainga tsara lahatra. Impiry anefa izany fifanajana izany no mba tanteraka hatramin’ny nisokafan’ny sehatry ny Radio tamin’ny 1991 ?
Andrandraintsika tokoa ny demokrasia any Eoropa na Amerika satria mba maha-sambatsambatra ny vahoaka any aminy : miaina ankalalahana, manana ambimbava, mandranto fianarana lafatra, mahazo manantena fitsaboana manara-penitra, tsy mitaintaina isan-tsegondra ny amin’ny halatra sy vaky trano na fanakanan-dalana sy fanafihana vohitra.
Ireny firenena ireny no tonga demokrasia tahaka izao dia nandalo sedra taranaka maro : tsy mana milatsaka avy any an-danitra mantsy ny demokrasia fa ezaka isan’andro ary ifandovan’ny zanaka, zafy, zafiafy, mifandimby. Mbola tamin’ny 1945 no nisy tao Eoropa izany Hitler izany, izany Mussolini izany, izany Staline izany. Jadona, habibiana, ady nandripaka olona an-tapitrisa maro, mbola vao 72 taona lasa fotsiny izay. Fa hain’ny olona tany no naka anatra : soa ho lavo hahay hamindra.
Nandray anjara goavana tamin’izany fiketrehana demokrasia izany ny gazety, ny boky, ny radio. Nitaiza tsikelikely, nanokatra ny saina, nampitombo fahalalana, namakafaka tantara, nitety kolontsaina isan-karazany, nivahiny tamin’ny firenena maro. Ny an’ny olona izany hoe avara-pianarana izany tsy atao faneso miharo fialonana fa nomena toerana hanao lanja miakatra ny besinimaro. Saina misandratra hatrany, fa tsy ory hava-manana, tsy hisintona hidaraboka, tsy hanetry ny nasondrotry ny tany.
Rehefa ny karazam-pandaharana hita sy re amin’ny radio France-Culture, National Geographic, Discovery Science, Histoires, no voazara amin’ny Malagasy isan-tokantrano, tsy ho vaky trano na fandrobana magazay na fanaovana kitay ny Radiom-pirenena intsony no ho fanehoan-kevitra, fifandimbiasam-pahefana, demokrasia, eto Madagasikara.
Vizana foana aho mitady radio gisa mainty : tsy misy hira hiakiaka-tabataba-dobodoboka manimba sofina ; tsy misy sain-jaza mivanitika sy miteniteny foana ; tsy misy mpaminany sandoka tampin-dalan-kaleha amin’ny boky iray dia iray ; tsy misy kobaka am-bava hanjono vahoaka amin’ny vary iray kapoaka ; tsy misy «famakafakana» poakaty…

Par Nasolo-Valiavo Andriamihaja

Raison et non psychose garder

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La peste est endémique depuis qu’elle a été importée à Madagascar, sous la colonisation, en juillet 1921 (cf. Chronique VANF, 15.09.2017 : «où sont les Girard et les Robic de 2017 ?»). Pourquoi donc, en cette année 2017, nous semble-t-il qu’elle fait davantage parler d’elle ?
Précisons tout de suite que la seule manière de ne jamais évoquer la peste ni entendre parler d’elle, ce serait simplement, mais ni plus ni moins que, son éradication. Si jamais, et il suffirait que dans quelque famille inconsciente et irresponsable parce que désireuse de maintenir la coutume de funérailles normales à un parent mort de cette maladie hautement contagieuse, on faisait le choix d’en taire l’existence, ce serait dramatique.
La peste est donc une réalité. Une cellule de veille mise en place par le Gouvernement. Les matches de la coupe des clubs champions de basket-ball de l’océan Indien qui se jouent à huis clos. La rentrée solennelle de ce 2 octobre annulée. Des mesures de détection mises en place dans les aéroports et les gares routières. Cette fois, c’est officiel.
Faut-il s’émouvoir de cette officialisation ou déplorer le retard mis à prendre des mesures exceptionnelles ? Les réseaux sociaux, qui racontent tout et son contraire et sur lesquels les pires mensonges savent prendre toute l’apparence d’une vérité crédible, ont choisi : s’affoler pour affoler.
Une cellule de crise interministérielle devrait s’atteler à ce que nous savons le moins faire : contrôler. La cécité légendaire des Fokontany, incapables de dénoncer une construction illicite à leur porte, permet de douter de leurs capacités à contrôler l’annonce des cas dans chaque famille. Pour contrôler le flux des taxis-brousse, qui pourraient faire voyager rapidement la maladie à travers le pays, des barrières sanitaires pourraient-elles être moins «passoires» que les piquets de gendarmes qui n’ont pas vu passer un car de 90 places avec 140 personnes à bord ni une semi-remorque trop lourde pour le pont qu’elle allait plier ?
Si les aptitudes de l’administration malgache à contrôler (les niqab à nos frontières, le bois de rose à nos ports, les espèces endémiques en sous-douanes) peuvent prêter à sourire, prendra-t-on sa communication avec sérieux ?
Parce qu’il va bien falloir communiquer. Et d’abord rétablir la confiance par des actes concrets. Et un comportement exemplaire. Que font policiers et gendarmes à assurer la protection personnelle de tel ou tel particulier sans fonction officielle, alors que l’insécurité hante nos villes et nos villages ? Où foncent donc ces cortèges interminables de voitures officielles qui miaulent à qui mieux-mieux tandis que les embouteillages sont la normalité d’une population excédée ? Ce ne sont là que des broutilles, mais qui peuvent servir à envoyer un premier signal.
Il ne faut pas se mentir. Si des mensonges grossiers (un utlimatum malgache contre la Corée du Nord, l’effondrement du tunnel d’Ambanidia) obligent des gens, a priori peu crédules, à prendre sur eux la charge de la preuve contraire, c’est que la confiance aux dires du régime est bien faible. Quand, où, comment, cette confiance a-t-elle été trahie ? Aussi peu évident que cela puisse sembler, trouver la réponse à cette introspection «de politique générale» permettrait de conjurer la psychose particulière de la peste.

Par Nasolo-Valiavo Andriamihaja

Pesta : heloky ny voretra, handripaka ny madio

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Nisy voalavo teto Madagasikara efa hatramin’ny taloha satria mifanindran-dalana amin’ny olombelona hatrany ny voalavo. Raha tonga teto Madagasikara ary ny Gasy voalohany, tany amin’ny 1500 taona lasa tany, dia inoana marimarina fa efa nisy voalavo nitsongo dia azy teny an-dakampiara ka niara-nidina taminy tety an-tanety. Saingy tsy mba fantatry ny Ntaolo izany pesta izany hatramin’ny faran’ny Fanjakana gasy, 30 septambra 1895 - 27 febroary 1897.
Ny taona 1898 no tafiditra voalohany teto Madagasikara ny pesta raha niantsona teto ny sambo avy any India nitondra tantsambo tratran’io aretina io. Ny taona 1921 kosa no tafakatra teto Antananarivo Renivohitra ny pesta. Tsy mahatanty hafanana sy maintany hono ny tsimokaretina «yersina pestis» hany ka malaky maty izy any amorontsiraka. Saingy aty afovoantany kosa dia mety aminy ny toetrandro : malomaloka, mandomando, mafanafana.
Hatramin’io nidiran’ny pesta teto io, izany hoe 120 taona izay, dia mirongatra indray mandeha isantaona ny pesta ka mahavoa olona eo amin’ny 280 ka hatramin’ny 600 eo ho eo, araka ny tarehi-marika avoakan’ny Institut Pasteur de Madagascar.  Ny taona 1935 dia olona 3600 no maty. Mba tafidina 500 izany ny taona 1940.
Aretina azo tsaboina ny pesta, saingy tsara kokoa ny misoroka. Ny voalavo sy ny parasiny no tena tranodompin’ny pesta, ka tsy maintsy ny voalavo izany no fongorina. Jereo anefa ny loto manodidina iainan’ny Gasy isanandro : tsipy fako etsy, rehoka eroa, amany isaky ny vody rindrina, tay an-dalana, sava hao imasom-bahoaka. Hani-masaka laroana lalimanga varotana tsy misy fiarovana ; anana sy legioma ary voankazo amidy mihosom-bovoka sy fotaka ladina an-tany ; ranondolana tsy tetezindoha hanasan-damba…
Ny ady amin’ny voalavo dia ady amin’ny loto, ka raha madio ny Gasy ho lasa miaraka amin’ny loto ny valan’aretina rehetra. Maloto mahatsiravina anefa ny ankabeazan’ny Gasy. Tsy vao izao io. Raha namaky ilay bokin’i Mompera Rémi Ralibera dia isan’ny tsikaritro manokana ny fitantarany ny baiko fanadiovana ny isan-tokontany ary ny fisafoana ataon’ny polisy indray mandeha isan-kerinandro. Misy baiko, misy fanaraha-maso, misy sazy. Asa, izany ve no simba tamin’ny hoe «fanjakan’ny madinika» 1972…
Vao tonga teto Madagasikara ny Jeneraly Gallieni dia ny «École de Médecine» (11 desambra 1896) no nimasoany nialoha ny fanofanana mpiasam-panjakana : 2 janoary 1897 vao nosokafana ny sekoly «Le Myre de Vilers».
1927 no nitsangana ny hôpitaly Befelatanana, 1930 no nisokatra ny lazaret etsy Ambohimiandra hanokana-monina ny mararin’ny pesta…
Nody ventiny ny rano nantsakaina raha sendran-dry dokotera Georges Girard sy Jean Robic, nampalaza ny hôpitaly etsy Soavinandriana ho «Girard et Robic» tamin’ny androny (3 jolay 1957 - 25 novambra 1977). Izy roalahy ireo, izay nifandimby ho Talen’ny Institut Pasteur teto Antananarivo, no vy nahitana sy angady nananana ny vakisiny (EV) miady amin’ny pesta, tany amin’ny taona 1926. Tsy vakisiny ihany no hitany fikarohana fa nametraka fepetra sasantsasany tsy maintsy hajaina koa izy.
Fa misy izany fomba fiaina sy kolontsaina efa tsy azo leferina intsony indrindra raha haningotra ny aina sy handripaka firenena. Isan’ireny ity famadihana ity. Manginy fotsiny ny fandevenana antsokosoko noho ny tahotra tsy hiditra fasan-drazana satria tokony atoka-monina raha mbola tratra ny marary, ary ariana an’irotra mandrakizay ny maty. Dia iny Ramalagasy fa hanao famadihana : kevokevo-dratsy hamoha ny fasan-drazana mainka ho faohin’ny rivotra ny aretina rehetra tao hiparitaka, hievoka vovom-paty tsy hay na misy tsimok’aretina na tsia, hilalao taolambalo tsy hay na misy tsimok’aretina na tsia.  Raha tsy ny fianakaviana no voa sady hampiely ny aretina dia ireo mpamaky fasana mpangalatra taolampaty : ankoatra an-dRavoalavo sy ny parasiny, sao dia ireny olon-tsivanona ireny tokoa ary no mampihanaka tampoka sady haingana ity aretina pesta ity ?
Raràna ny famoriam-bahoaka. Fivoriam-bahoaka ny miray fiara fitaterana, fivoriam-bahoaka ny any an-tsekoly, fivoriam-bahoaka ny eny an-tsena, fivoriam-bahoaka ny any am-piangonana, fivoriam-bahoaka ny lanonam-panambadiana, fivoriam-bahoaka ny fifanotronana am-pandevenana, fivoriam-bahoaka ny raharaha eny amin’ny Lapan’ny Fitsarana, fivoriam-bahoaka ny fidinana kianjan’ny 13 mey izay hany mba fanaovana politika hain’ny sasany…
2 oktobra 2017 : nankalaza ny Fetim-pirenena ny Deutschland/ Germany/Allemagne. Famoriam-bahoaka, Gasy sy Vazaha sesehena, tetsy Ambohimiandra. Oviana moa ny Fetim-pirenena Sinoa ? Toa misy Fetim-pirenena Koreana ihany koa ? Ho foanana, sa atao trano mirindrina, sa ahemotra ?
Ho ahemotra andro hafa ve ny «Salon de l’Auto» kasaina ho tanterahina ny 5 ka hatramin’ny 8 oktobra ? Asaina mijanona any aminy ve ny vahiny andrasana amin’ny «Colloque international» tokony hivoriana etsy amin’ny Carlton manomboka ny 5 oktobra ? Ary isika Malagasy sao tsy tokony hivoaka any ivelany sao mamindra amin’izao tontolo izao ? Tokony hisy dikany manokana ary fepetra antsipirihiny tsy azo ivalozana mantsy ny hoe «urgence d’épidémie urbaine»…
Na atahorana ny pesta amin’ity indray mitoraka ity, dia ahiboka an-trano ny Gasy. Na tsy misy atahorana ny pesta fa tahaka ny miseho isan-taona dia aleo ny olona hiaina malalaka. Fa tsy atao izao tsy an-tany tsy am-parafara izao. Efa nilaza ny Institut Pasteur, izay inoana fa atokisan’ny olona kokoa noho ny fanambarana mihambahamba ataon’ny Ministeran’ny Fahasalamana, fa ny maha-sarotra ity pesta 2017 ity dia izy tafakatra an-tanan-dehibe : raha misy fivoriam-bahoaka tokoa ve tsy an-tanan-dehibe no tena fararano !
Asa izay ho atao : hidiana an-toerana Antananarivo-Renivohitra sy ny Tanan-dehibe hafa (Toamasina, Antsirabe, Mahajanga, NosyBe) satria raha hifindra indray ny mponina hanara-dia azy ny voalavo raha tsy efa eny aminy ny parasy na ao aminy ny aretina… Foanana tsotra izao ny fandevenana fa atao tahaka ny fomban’ny Brahmanista ka dorana ny razana : amin’izay tsy misy famonosan-damba milalao aretina, sady tsy ahiana hanao di-doha amin’ny famadihana indray andro any… Fafazana DDT ny Nosy manontolo, laniana tamingana ny voalavo… Fa voalohany indrindra : mianatra mba madio ny Gasy e !
Farany : efa an-dranjo moa ny rano, dia mba nihaino radio aho. Ny Talen’ny Fahasalamam-bahoaka (Directeur de la Santé Publique) no nitondra fanazavana. Tena mazava, mipetrapetraka tsara. Fahaizana mitantara sy miresaka toy ireny no ilain’ny olona hiverenan’ny fahatokisana indray izay kabarim-panjakana. Olona tahaka itony no tsara omena sehatra hanazava ny sain’ny vahoaka.

Par Nasolo-Valiavo Andriamihaja


Contre la peste, recherche cohérence désespérément !

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La peste noire décima la moitié de la population européenne, entre 1347 et 1352. Sans compter les millions de Juifs victimes des pogroms perpétrés par la population catholique qui les accusa, injustement, de cette «calamité divine».
La peste est une maladie du Moyen-âge qui hante l’actualité : Madagascar, Congo…États-Unis… Selon l’Institut Pasteur, «une des caractéristiques des épidémies de peste est leur capacité à s’éteindre pendant plusieurs années avant de réapparaître brutalement sous forme épidémique» : l’Inde en 1994 après 30 ans de sommeil (le monde médical s’était inquiété d’une contagion mondiale) ; la Jordanie en 1997 après 80 ans d’accalmie ; l’Algérie en 2003 après 50 ans de silence ; à Madagascar, la peste sévit à l’état endémique où des flambées éclatent tous les ans depuis 1980.
«La peste est une maladie bactérienne, c’est aussi une maladie sociale» avait dit un médecin de l’Institut Pasteur de Madagascar. La recrudescence de 2017 est-elle la conséquence de la défaillance du système de santé dans un pays mis au ban de la communauté internationale après le putsch de 2009 ? Ou les suites malheureuses de l’entêtement à enterrer «normalement» des pestiférés dont la maladie est exhumée par un «famadihana» ou un viol de sépulture ? En France, suite à l’épidémie de choléra de 1885, qui frappa Paris, le premier crematorium vit le jour au cimetière Père-Lachaise. Le feu incinérateur, un jour, mettra tout le monde d’accord. En attendant, les feux de brousse parcourent le district d’Ankazobe, chassant les rats vers les villes…
L’actuelle épidémie de peste est partie d’Ankazobe. Voici ce qu’on en lit sur le site de l’OMS : «Le 23 août 2017, un homme de
31 ans originaire de Tamatave, en visite dans le district d’Ankazobe sur les hauts plateaux du centre de Madagascar, a développé des symptômes évocateurs du paludisme. Le 27 août, il présentait des symptômes respiratoires lors de son voyage dans un taxi public partagé avec d’autres passagers pour se rendre du district d’Ankazobe à Tamatave (via Antananarivo). Son état s’est aggravé et il est décédé. Son corps a été préparé pour les funérailles dans l’hôpital le plus proche, celui de Moramanga, sans mesures de sécurité. En outre, 31 personnes ayant été en contact avec ce cas ou ayant un lien épidémiologique avec lui sont tombées malades, dont 4 sont décédées».
Le 30 septembre, après avoir déclaré maîtriser l’épidémie, le Ministère de la santé annonçait une «urgence d’épidémie urbaine». L’OMS a défini une «urgence de santé publique» (à propos du virus Zika en Amérique latine, et du virus Ebola en Afrique de l’Ouest), mais «urgence d’épidémie urbaine», quèsaco ? Interdiction des réunions publiques (dès le lendemain, les temples et églises étaient combles) ? Déroulement à huis clos du tournoi de basket de l’Océan Indien ? Décision tardive de fermeture des écoles (quels seront les critères objectifs de réouverture ?) ?
Dans cette logique, un banquet de mariage en tête-à-tête ? Un enterrement dans la stricte intimité ? Un «tsena» virtuel ? Une audience publique au tribunal à huis clos ? En pareille circonstance, les mots devraient avoir une signification, un contenu, un protocole. Sinon, on a l’impression d’une improvisation pas très rassurante : pourquoi les écoles ne furent pas désinfectées bien avant la rentrée scolaire qu’on savait pour le 2 octobre, presque un mois après le constat épidémiologique du 11 septembre ? Pourquoi certaines écoles, de droit malgache mais partenaires du système français AEFE, avaient donné l’impression d’attendre des «instructions» ? Qui est comptable en matière de santé publique à Madagascar : l’ambassade de France ou le ministère de céans ?
La population cultive la mauvaise foi d’un attachement à des coutumes morbides. Sinon, elle a la bonne foi de son ignorance : ni diagnostic précoce, ni déclaration immédiate aux autorités, ni traitement en milieu médicalisé, ni antibioprophylaxie… Ce constat irrité d’un archaïsme pathologique chez la population, conjugué à la défiance envers une administration hésitante pousserait au désespoir de l’adage «partir vite, fuir au loin, et ne pas revenir avant longtemps»…Cito, longe, tarde…

Par Nasolo-Valiavo Andriamihaja

 

Ataovy sms e !

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Tsara ilay hevitra nandefa sms : «pesta pulmonaire : mahafaty haingana. Raha mikohaka sy misy iray amin’ireto : manavy, marary ny tratra, sempotra, rehoka misy rà, dia manatona hôpitaly». Fa tara loatra e.
Tsara satria hatrany ambanivohitra lavitra rehetra any, samy manana téléphone avokoa izao ny olona. Sady mariky ny fandrosoana tokoa moa izany no endriky ny fahatarana ihany koa anefa ny mahita ireny téléphone marobe ireny alahatra isaky ny mahita batterie 12 volts ny olona. Ny antsika mantsy, hitaniana fotsiny ny masoandro, hanaovana ohabolana ny rivotra, jerem-potsiny ho any an-dranomasina ny rano : fototr’angovo avokoa anefa ireny.
Tara dia tara anefa ilay sms satria : 28 aogositra no maty tao Moramanga ilay olona niala tany Ankazobe ; 11 septambra no fantatra fa ho valan’aretina ilay pesta ; dia 5 oktobra ve vao mampitandrina !
Ny pesta misy, ny mpilaza koa manangan-tsampona : soa ny any ambanivohitra fa tsy mahita ny lainga marivo tototra sy ny kabary fahatany aparitaky ny sasany amin’ny Facebook. Fa tsara zaraina manerana ny Nosy ny sms : mitaiza amin’ny fahadiovana (doroy ny fako fa aza avela hiandrona na hiparitaka, sasao matetika ny tanana, aza manisin-delo amin’ny tanana, aza mandrehoka etsy sy eroa), mitaiza amin’ny fahalalam-pomba (aza manisin-delo amin’ny tanana, aza mandrehoka etsy sy eroa, ny alika no mamany an-dalana, biby izay mangery etsy sy eroa), mitaiza hiala amin’ny fomban-drazana efa hita izay maharatsy azy (doroy ny razana raha matin’ny areti-mifindra ny havanao, adinoy any ny famadihana fa sady mandany vola no mety hanangatra aretina).
Io seraseram-panjakana amin’ny sms io dia azo atao ho fomba fitaizana mandava-taona. Ary tsy resaka pesta ihany. Aza atsipitsipy an-dalana ny hoditr’akondro (na manga, na letchis) fa atero amin’ny fanariam-pako. Aza mamelatra varotra ladina an-tany. Aza mividy hanina milahatra amin’ny vovoka sy ny fotaka ary ny ranon-dolana. Arovy amin’ny lalimanga ny hani-masaka. Sasao ny vatana mba tsy hanely hao, hamoaka fofona, hihosotra tseroka. Etsetra etsetra.
Mety hisy fiovan-toe-tsaina ihany eto amintsika raha tafita isan-tokantrano amin’ny sms ny fitaizana hanasoa fiaraha-monina. Ry taxibe, hajao ny hafa, hajao ny mpandeha, tandremo ny lalàn’ny fifamoivoizana. Ry mpandeha, aza manakantsakana taxibe hanohana fifamoivoizan’ny hafa. Ry mpivarobarotra eo Mahamasina, alakamisy ihany no anareo, ary aza bahanana ny vavahadin’olona ao amin’ny Cité Jardin…
Ry vahoaka, aza minomino foana mpaminany sandoka haka ny ampahafolom-pananareo. Ry vahoaka, aza manaraka an-jambany mpanao politika savony vava sy tranon-dainga : na handatsa-bato ho azy io, na hanaraka azy eny amin’ny kianjan’ny 13 mey.
Ry Ministra isany tsy mahavita azy, na ady amin’ny pesta, na fahantrana, na habadoana, na kolikoly, na halatra taolampaty, na fikapakapana andramena, na fanondranana antsokosoko volamena sy sokatra, ajanony mason’andro anio ny piopio handingana «embouteillages» fa mandaginina.

Par Nasolo-Valiavo Andriamihaja

Peste létale et doute fatal

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Certains se remettent à lire «La Peste» d’Albert Camus. Il ne fut certes pas le premier à disserter sur ce mal qui a accompagné l’Humanité et qui lui tiendra encore longtemps compagnie. Bien que la «peste noire» de 1347-1352 fut europénne, on parle de la «peste de Florence» parce que Boccace a écrit le Décaméron ou de la «peste d’Athènes», dans l’Antiquité, à cause du livre de Thucydide. Un roman contemporain imagine même Machiavel fuyant Florence ravagée par la peste et débarquant dans une autre cité dont les gens sont pris de panique et de folie à mesure que rôde la mort («Le rêve de Machiavel» par Christophe Bataille, éditions Grasset, 2008).
Pour ma part, j’ai retenu le roman de la peste dans la saga historique de Ken Follet («Les Piliers de la Terre», «Un monde sans fin», «Une colonne de feu» depuis le 14 septembre 2017) dont la trame se déroule autour de la ville et du prieuré de Kingsbridge, en Angleterre, aux XIIe et XIVe siècles.
À cette époque, les prêtres-médecins accusaient la médecine en particulier et la science en général de «superstition». Ce qui est, nous l’avons heureusement appris six siècles après, le pire du comble. Un prieur, parfaitement ignare mais absolument croyant, osait alors dire ce que même le Pape n’aurait pas audace à proférer aujourd’hui : «la peste étant une maladie particulière, nous pouvons en déduire que Dieu nous inflige un châtiment tout à fait particulier. Nous devons donc nous demander quels péchés nous avons commis pour mériter pareille punition. Dieu nous punit pour hérésie. Dieu seul peut soigner la maladie. Prière, confession, remords et communion, voilà les remèdes que les chrétiens reconnaissent. Tout le reste est blasphème. Si dieu nous envoie une punition et que nous essayons d’y échapper, cela ne revient-il pas à défier Sa Volonté ?»
À cette époque également, la «Moria grande» fit plusieurs milliers de victimes italiennes. Les descriptions des symptômes pourraient encore servir : «démangeaisons au tout début, puis les tâches noires ou violacées apparues sur sa poitrine et sur ses bras, enfin le douloureux bubon sous son aisselle. Une forte fièvre l’avait cloué sur sa couche. Il avait toussé, vomi du sang. Le pire avait été la soif». Il semble que, quand on en réchappe, on est immunisé à vie : on n’attraperait jamais la peste deux fois…
À Kingsbridge, les rares sceptiques avaient préconisé des mesures «septiques». Et d’abord l’isolement des malades qui mourraient auparavant comme des mouches dans la promiscuité de l’église.
À voir tous ces gens dans la rue porter un masque sur la bouche et le nez, mais voilà exactement ce que conseillait une nonne moins encline au «Minoa fotsiny ihany»… Et le lavage systématique des mains. On croirait entendre le ministère de la santé de Madagascar… Sauf que nous sommes en 2017, six siècles après la peste noire.
Quand les gens sensés conseillaient de «fermer les tavernes, annuler les réunions des guildes, interdire les banquets de mariage», les fous de Dieu prétendaient que «la meilleure protection demeure la prière. Venez à l’église»…
Cette semaine pesteuse avait commencé par la valse-hésitation de fermeture tardive des écoles. Elle avait continué avec le maintien du «Salon de l’Auto» (lire le fier communiqué du consortium des concessionnaires) et d’autres manifestations (tiens, le grand rassemblement à la Résidence d’Allemagne, lundi). La semaine va se terminer en alléluia dans les temples et les églises, qui feront travées combles, malgré la décision ministérielle d’interdire les réunions publiques. Dans une démocratie digne de ce nom, les auteurs de tant d’incohérences auraient eu la sagesse, la dignité, l’humilité, de présenter leur démission. La comptabilité macabre se poursuit, mais il y a sans doute pire : la confiance qui fout le camp et le doute qui, sans être létal, pourrait bien leur devenir fatal.

Par Nasolo-Valiavo Andriamihaja

Laissons faire, laissons aller, il sera toujours temps pour l’urgence

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Le problème, très actuel, de l’endémisme de la peste, sa flambée saisonnière en milieu rural, son intrusion fulgurante en milieu urbain, ne doit pas nous faire perdre de vue d’autres problèmes tout aussi structurels, dont le laisser-aller laisser-faire ne nous épargnera pas indéfiniment. La dernière saison sèche nous avait fait toucher du doigt le lit de l’Ikopa : pour ne citer que cette vision de fin du monde. Dans la tradition austronésienne, l’inhumation d’un souverain, dont la mort sonne la fin d’un monde, pouvait s’effectuer dans un fleuve : les deux pirogues emboitées étaient enterrées dans la terre sous le fleuve, dont on aura préalablement coupé le cours («ma-ito»).
L’étiage permanent risque de devenir un autre endémisme. Le déboisement sans politique cohérente d’exploitation-reconstitution des forêts en est une cause dont on parle moins. Plus spectaculaires sont les incessants feux de brousse, une autre «fomban-drazana», culture des ancêtres qui a démontré sa nocivité sur la partie indonésienne de l’île de Kalimantan-Bornéo dont les «doro-tanety» asphyxient Kuala Lupur en Malaisie et aveuglent l’aéroport de Singapour, perturbant jusqu’au trafic aérien.
Et on ne s’est pas suffisamment demandé pourquoi le premier cas de peste avait été contracté par un visiteur de passage dans le district d’Ankazobe, connu pour les chutes de l’Ikopa à Farahantsana, mais également pour ses formidables feux de brousse qui lèchent la RN4 et montent à l’assaut du château d’eau de Lohavohitra. Si les rats déménagent chez les humains quand les rizières sont inondées, n’agissent-ils pas de même quand le feu détruit leur habitat sylvestre ?
Cette culture sur «tanety», selon le système du brûlis, est de piètre rendement mais provoque des ravages inversement proportionnels sur le milieu naturel. Il faudrait le faire entrer au burin dans les têtes : si les parents sont déjà trop obtus, une conscientisation précoce des enfants permettrait-elle de faire bouger les mentalités ? Un SMS du Ministère de l’Environnement (à l’instar du SMS du Ministère de la Santé à propos de la peste) rattrapera-t-il le laisser-aller laisser-faire écologique des soixante dernières années ?
L’alarme avait été tirée dans «Régions et Dévelop­pement, Faritany Antananarivo» (projet du Ministère du Plan, études menées d’août 1990 à mai 1991 par le cabinet Dirasset de Tunisie) : «Les points d’eau commencent à disparaître partout à cause des feux de brousse (p.173), «dans le Fivondronana de Manjakandriana, les eaux de surface sont abondantes, mais les nombreux reboisements d’eucalyptus ont généré le tarissement des sources» (p.164). Si les points d’eau avaient commencé à disparaître et les sources à se tarir en 1990, dans quel état catastrophique de sécheresse peuvent-ils être en 2017 quand, pour restaurer la couverture végétale, on avait surtout planté conifères et eucalyptus ?
Si Gallieni, Gouverneur Général de Madagascar de 1896 à 1905, et qui avait importé l’eucalyptus, se félicite de son initiative («l’eucalyptus, dont les nombreuses variétés, l’extraordinaire rapidité de croissance et les propriétés assainissantes ont permis de faire un emploi très utile à Madagascar», in «Gallieni, Neuf ans à Mada­gascar», page 62), un scientifique Edmond François (Revue de Botanique Appliquée et d’Agriculture Coloniale, décembre 1926, volume 6, bulletin n°64, «Le reboisement à Madagascar») est déjà plus critique seulement trente ans après : «Les colons ont planté des essences végétant très rapidement (Eucalyptus Acacia dealbata), et, pour atteindre au plus tôt l’heure de la réalisation du profit, les planteurs ont recherché dans la zone forestière, à proximité de la voie ferrée, les terres disponibles (…) Ces reboisements sont sans utilité pour l’intérêt général : il est inutile de reboiser la forêt. Le peuplement d’eucalyptus consommera la réserve d’humus ; il ne la reconstituera jamais, car sous son couvert très dense, aucune végétation secondaire ne pourra vivre, et le feuillage persistant de l’eucalyptus fournit très peu de débris décomposables. Après l’exploitation à blanc du peuplement, le terrain sera inculte et en tous points semblables à celui des collines dénudées que le feu ravage chaque année» (pp.737-738).
L’épisode de la peste ne sera pas encore clos (les autorités annoncent sa «saison» jusqu’en avril) que les survivants auront à affronter la crise de l’eau (comme en janvier 2017). La saison des cyclones sera bientôt au rendez-vous : faudra-t-il plutôt saluer leurs trombes d’eau à même de reconstituer la nappe phréatique, alimenter lacs et rivières ; ou maudire leur force dévastatrice (qu’une meilleure approche urbaine et architecturale a cependant permis de relativiser dans d’autres pays…) ; sinon craindre qu’ils n’éparpillent les ordures que nous aurions oublié de ramasser et encore moins éliminer (là encore, une meilleure approche a permis de revaloriser les déchets dans d’autres pays) ? Certains laxismes sont allés tellement loin : il faut espérer que leurs dégâts (sanitaires, écologiques, moraux) ne soient pas irréversibles.

Par Nasolo-Valiavo Andriamihaja

Gasy «génération taxibe»

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Gasy : tetezana efa hita fa tsy mahazaka lanja ankoatra izay voasoratra mivandravandra fa dia mbola misy ihany mpamily minia mampandroso ny camion entiny eo amboniny. Tsy mahagaga raha miletsy na tapaka tanteraka ny tetezana (Manakarabe, Vohiposa, Ambohimambola, etsetra). Dia mbola misy Gasy malahelo ilay saofera : fa ny Fanjakana ve no tokony hamoaka volam-bahoaka an-kitapo sa ny mpamily sy ny tompon’ny fiara no tokony hanefa sy hanarina ny hadalany. Fa angaha moa izany saofera izany dia hoe mahay manitsaka accélérateur sy frein ary embrayage, fotsiny. Tokony hisy atidoha, indrindra fa am-pelatanany ny fiarabe, na mavesatra entana io, na hipoka mpandeha. Ka raha tsy misy saina ilay saofera dia na hanimba zavatra (tetezana tapaka, tara mitsonika noho ny vesatra tsy voahaja) na hahafaty olona (Ankazobe, Anjozorobe, impiry impiry akory ihany koa amin’ny RN2 Antananarivo-Toamasina be mpifamezivezy).
Gasy. Polisy sa miaramila azo sary, telo ambony scooter kely iray sady tsy misy manao casque. Izany «uniforme» izany fahiny, aiza ny fanajana azy : na izy misalotra ilay fanamiana na ianao vonton’anatra hanaja lalàna. Hanina aladina an-tany, fafazan’ny vovoka, solitiky ny fotaka, dikain’ny ranondolana : ilay mpivarotra moa efa taizan’ny voretra, fa inona no atidohan’ny mpividy mandrorona miaraka aminy eo : aiza izany fahiny, ny elobe fotsy teo Anjoma miaro ny tongolo, voatabia, ovy, anana, voankazo, «mitabe» mirindra tsara ambony latabatra. «Cinéma» (Rex, Ritz, Roxy, Ako, Soa : no tratrako) fahiny, mba nivelaran-tsaina, lasa «fiangonana zandriny» mitampi-maso amin’ny toriteny tokana…
Gasy. Mbetika aho eto miresaka ilay antsoiko hoe «génération taxibe». Inona ary moa izany ? Olona niaina tanteraka ny fikoroson’ny fitateram-bahoaka teto Madagasikara. Tsy vitan’ny frein tapaka isa-minitra, tsy hoe seza mifanitsa-kitro, tsy loton’ny fiara sy ny akanjon’ny «receveur» fotsiny. Tany am-boalohany tany, dia Peugeot 404 na 504 «familiale» no nanao taxibe : raha ny «carte grise» dia voafetra ho olona fito, miaraka amin’ny mpamily, no tokony ho entiny. Saingy fanao tamin’izany ny mamatra olona 4 anoloana (roa ankavanan’ny mpamily, iray misisika ankavia), olona 5 afovoany (mifanao «mandroso mihemotra»), olona 3 afara. Olona 12 anatin’ny fiara ho an’ny mpandeha 7 !!! Tsy mahazo maika fa miandry feno tsara vao atosika moramora dia mandeha «point mort» raha akaiky fidinana dia mbola haka lasantsy aloha. Eny am-pandehanana eny, mila mailo tsara fa indraindray mivily lalana tsotra izao fotsiny ny mpamily fatra-pitsitsy lasantsy. Taty aoriana vao itony minibus itony : nampifanakaikeziny ny seza dia nampiana laharana iray amboniny : raha 12 ohatra no misoratra amin’ny «carte grise» dia mety ho tafakatra 20 ny olona : 3 anoloana, 4 «manatrika», 4 isaky ny banquette telo… Ny polisy moa minia mijery any an-kafa ; ny assurances «Mama» efa fantatra koa ny lazany…
Ilay Gasy «génération taxibe» izany, raha tsy niova mihitsy fa niainga «404», nitohy «Mazda», dia izao tonga «Sprinter» izao, dia mety hihevitra fa taingimbe no manara-penitra ; fomban-javatra ny mihosina amin’ny «receveur» na mpandeha sasany sady maimbo helika no voretra akanjo ; rariny raha manao izay danin’ny kibony ny taxibe eny an-dalana : mijanona etsy sy eroa, mibahana fifamoivoizana, misisitsisika…
Io fahazarana amin’ny kitoatoa sy ny «zara aza» io dia niitatra amin’ny zavatra maro. Simba ny maso : trano gasy tsara tarehy, nanome endrika fahizay an’Antananarivo (Fianarantsoa, Ambatondrazaka, etsetra), tovanana efitra taingitaingina ; fefifefena ny lavarangana sitrany ahay efitra tsy hisaraha-mianakavy ; dombodomboina ny ambany tafo hisitrihin’ny «fito lahy fito vavy»… Simba ny sofina : ilay hiram-piangonana mihajahaja milantolanto iny lasa kermesy katolika, dihy, tehaka, hogahoga… ; «sectes» mivazavaza tontolo andro manala devoly sa miantso tody ; karaoke maniry ohatran’ny anana ; «sono» mitatatata eraky ny arabe… Izany «kalon’ny fahiny» izany moa dia fahatsiarovana sisa fa «hira» (hira ?) mampitsinjaka sy handihizan’ny vody no malaza… Simba ny fomba : iza no nanampo fa endrik’ilay fiaraha-monina nahafinatritra fahizany ny hoe «toerana voatokana» (ho an’ny bevohoka, be antitra, mitaiza kely) : tsy fantatry ny «génération taxibe» izany…
Fifanitsahan-kitro sy fivangongoana, horakoraka sy tabataba, loto sy korontandrontana : izany no lasa manara-penitra ho an’io «génération taxibe» io. Raha teraka tamin’ny 1985, tsy dia nandia fianarana fa maika hiteraka (mitomboa isa e, mamenoa ny tany e), izy dia efa mety mananjanaka «zafikely taxibe» sahady ny sasany… Ireo «zafikely taxibe» ireo , atsy ho atsy, efa ho mpifidy amin’ilay demokrasia fanjakan’ny madinika maro an’isa : miteraka indroa isan-taona, hoy ilay renibeko efa maty izay. Soa izy fa lasa talohan’izao fahalovana ankehitriny izao : fiaraha-monina inona moa izao, fiarahana monina amin’iza sy amin’inona, samy monina fa tsy afa-miaraka intsony…

Par Nasolo-Valiavo Andriamihaja

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